Gaspard, dernier salut, dernier adieu.
Je n’ai pas assisté aux obsèques de Gaspard Ulliel.
Je ne le connaissais pas personnellement, je n’ai jamais eu l’occasion de le rencontrer, encore moins la chance de travailler avec lui.
Sa maman, Christyne Ulliel, styliste, j’ai eu l’occasion de la croiser lors d’une fashion week, alors que je collaborais avec la maison Balmain.
Elle était venue au show room voir la collection.
J’ai en souvenir la beauté, l’élégance, le chic naturel et la luminosité de cette femme, dont son fils Gaspard avait très clairement hérité.
Comme nous tous, je l’aimais beaucoup, et, pour lui rendre hommage, pour l’accompagner dans la pudeur de mon anonymat, j’ai regardé hier les images de la cérémonie.
Et là, j’ai été bouleversée par un geste, une image, une scène que l’on aurait dite extraite d’un film dont Gaspard était le héros posthume.
Tandis que le cercueil noir sortait de l’église pour être délicatement posé dans le convoi qui devait le conduire au Père Lachaise, lieu de sa dernière demeure,
son petit garçon, encadré et tenu d’une main par sa maman, et de l’autre par la maman de Gaspard, assistait très dignement à cette scène sans doute totalement irréaliste pour ce petit garçon de 6 ans.
Puis, avant de rejoindre le convoi, le papa de Gaspard s’est extrait du groupe quelques instants, a pris dans ses bras le portrait de son enfant, identique à celui qui accueillait les invités sur le parvis de l’église,
et, pour la remercier, lui rendre hommage,
s’est tenu là, debout et digne devant l’assemblée,
comme cet artiste magnifique aurait salué son public,
pour accomplir ce geste à la place de son fils,
comme une nique à la mort, à son tragique destin.
Quelle force, quelle sensibilité, quel courage, quel respect et quel amour d’un père pour penser et accomplir ce dernier salut, son dernier adieu, son ultime révérence.
Et je n’ose imaginer quel chagrin.
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